Études scandinaves au Canada/Scandinavian-Canadian Studies est une revue interdisciplinaire visant à promouvoir la recherche au Canada à propos
de la Scandinavie et des pays nordiques. Le volume 23 illustre bien cette interdisciplinarité,
avec des articles issus d’un éventail de disciplines, incluant l’archéologie, les
études culturelles, l’histoire et la littérature.
Il y a deux ans, l’Association pour l’avancement des études scandinaves au Canada
[Association for the Advancement of Scandinavian Studies in Canada] a mis en place deux nouveaux prix de publication : le prix Gurli Aagaard Woods de
publication pour étudiant de premier cycle [undergraduate] et le Prix Marna Feldt de publication pour diplômé [graduate]. Je suis heureuse d’annoncer que le prix inaugural Gurli Aagaard Woods a été décerné
en 2016 à Amanda Gilmore pour son article « Les arbres en tant que thème central dans
la mythologie et la culture nordique : Un
point de vue archéologique ». En tant que rédactrice en chef de la revue, je suis
ravie de publier cet article
exceptionnel d’une étudiante de premier cycle, et j’encourage les enseignants à continuer
à envoyer des candidatures pour les deux prix de publication à l’avenir. C’est un
grand plaisir d’être en mesure de publier les travaux de nouveaux chercheurs. Aux
côtés de l’article d’Amanda Gilmore, ce volume comprend cinq articles supplémentaires.
En examinant les traversées frontalières nordiques, la contribution de Silke Reeploeg
à la revue examine les liens culturels et économiques du 18e siècle entre les pays
nordiques, y compris le Canada. Elle est suivie par une section spéciale sur le thème
des « Réponses nordiques à l’Holocauste et la Seconde Guerre mondiale ».
La section thématique spéciale incluse ici rassemble une nouvelle érudition au sujet
de l’Holocauste et de la Seconde Guerre mondiale dans une perspective multidisciplinaire
et multirégionale. Historiquement, chacun des pays nordiques occupèrent une position
politique unique au cours des années de guerre : le Danemark et la Norvège furent
envahis et occupés par l’Allemagne nazie; L’Islande et les îles Féroé furent envahies
et occupées par la Grande-Bretagne, les troupes américaines prenant en mains la défense
de l’Islande, peu après; La Finlande collabora avec l’Allemagne nazie; et la Suède
clama sa neutralité. La persécution, la déportation et l’assassinat des Juifs différaient
également dans chaque emplacement. Dans les années d’après-guerre, la façon dont chaque
pays confronta et présenta son passé, varia également. Les récits de résistance, par
exemple, continuent de faire partie de l’image nationale de nombreux pays nordiques,
le plus connu d’entre eux étant la fuite des Juifs danois en bateau vers la Suède
et le travail du diplomate suédois Raoul Wallenberg. De récentes bourses et projets
commémoratifs ont commencé à remettre en questions certains des récits bien rangés
qui s’étaient développés dans les décennies ayant suivi la guerre, en soulignant les
échecs à accepter des réfugiés juifs fuyant d’autres pays ou les ambiguïtés de la
collaboration sous l’occupation. Cette section thématique spéciale continue cette
importante recherche : Robert Delong examine la langage utilisé en référence à la
fuite des Juifs danois vers la Suède en 1943; Klas-Göran Karlsson détaille comment
l’Holocauste et la Seconde Guerre mondiale ont gagné en importance en tant que «points
de repère historiques cruciaux» en Suède dans les années 1990; Daisy Neijmann enquête
sur la représentation du soldat
d’occupation dans la fiction islandaise; et Antero Holmila et Jouni Tilli explorent
les continuités, ruptures et débats dans la compréhension chez la Finlande de son
rôle dans l’Holocauste et la Seconde Guerre mondiale. Vous remarquerez que, malheureusement,
il n’y a aucune contribution au sujet de la Norvège dans cette section thématique.
Je vous prie de ne pas considérer cela comme une lacune intentionnelle, mais plutôt
comme une invitation faite aux chercheurs d’envoyer de nouvelles contributions dans
ce domaine à la revue.
Dans le volume 21, le précédent rédacteur en chef de la revue, John Tucker, a mis
en place une nouvelle initiative visant à inclure des éditions et traductions savantes
dans la revue. Réalisant qu’il est souvent difficile de trouver des traductions de
qualité accessibles aux étudiants, Études scandinaves au Canada/Scandinavian-Canadian Studies est une plateforme importante pour ces types de publications. Dans ce volume, nous
avons l’insigne honneur d’inclure une traduction et adaptation moderne par Errol Durbach
de Peer Gynt de Henrik Ibsen. Cette adaptation primée mêle le contexte norvégien d’Ibsen à un
contexte canadien moderne d’une manière audacieuse et dynamique.
Le volume de la revue prend fin avec dix critiques de livres sur un éventail de sujets.
Je voudrais saisir cette occasion pour remercier tous les auteurs et critiques de
livres pour le temps et l’énergie qu’ils ont investis dans leurs soumissions. Je tiens
également à remercier les membres du comité de rédaction, qui continuent gracieusement
et avec sagesse à m’aider à prendre des décisions relativement à l’orientation future
de la revue, ainsi que tous les éditeurs d’articles, qui veillent à ce que la qualité
des publications demeure élevée. Un grand merci et « thank you » est aussi de mise
pour Valérie Duro, notre traductrice en français. Enfin, et avant
tout, je tiens à remercier Natalie Van Deusen, éditrice des critiques de livre de
la revue, qui réunit infailliblement une grande variété de critiques de livres de
qualité, et Martin Holmes, éditeur technique de la revue, qui gère tous les aspects
techniques du processus d’édition. Ces deux collègues facilitent tant mon travail;
Je ne saurais assez les remercier pour leur patience et leur collégialité.
Helga Thorson,
University of Victoria